Dans un tournant d’événements bizarre et inattendu, le leader de la République tchétchène, Ramzan Kadyrov, a été vu conduisant un Tesla Cybertruck en Asie occidentale, près de la Géorgie et de l’Azerbaïdjan. La vue de ce pickup électrique résistant aux balles entre les mains de Kadyrov, un proche allié de Vladimir Poutine, a suscité une curiosité et une inquiétude généralisées, surtout compte tenu des tensions géopolitiques actuelles.
Le Cybertruck, qui semble être dans sa forme d’origine, a été modifié par les forces de Kadyrov avec une mitrailleuse montée dans la benne, bien que l’ensemble ressemble plus à une pièce de spectacle qu’à une arme fonctionnelle. Kadyrov a loué le véhicule pour sa vitesse, sa puissance et son confort dans une vidéo publiée en ligne, suggérant que le PDG de Tesla, Elon Musk, serait satisfait des performances du Cybertruck. Kadyrov a également laissé entendre que le véhicule pourrait être envoyé en Ukraine, bien que la vidéo ait été filmée loin des lignes de front dans un complexe sécurisé.
Malgré l’apparence inhabituelle du Cybertruck en Tchétchénie, les commentaires de Kadyrov ont suscité des interrogations. Il a mentionné que « les garçons » testeraient le camion au combat et compileraient une liste de modifications nécessaires pour le transformer en un véhicule plus robuste, semblable au Toyota Hilux, éprouvé au combat, couramment utilisé au Moyen-Orient. Kadyrov a également fait une remarque cryptique sur l’attente de plus de produits de Musk pour aider la Russie dans son « opération militaire spéciale », terme utilisé par le Kremlin pour décrire son invasion de l’Ukraine.
Cependant, l’idée qu’Elon Musk ou Tesla faciliteraient sciemment un tel transfert est hautement improbable. Musk a précédemment assisté les forces ukrainiennes en fournissant un accès à Internet par satellite Starlink, et il maintient des habilitations de sécurité auprès du gouvernement américain. De plus, Tesla a un historique de désactivation ou de limitation à distance des capacités de ses véhicules, ce qui soulève la possibilité que le constructeur automobile puisse rendre le Cybertruck en Tchétchénie inutilisable s’il choisissait de le faire.
Les origines de ce Cybertruck particulier restent floues. Plus tôt cette année, les autorités lituaniennes ont intercepté deux Cybertrucks en route vers la Russie, mais il est inconnu si le véhicule de Kadyrov est lié à cet incident. Avec le Cybertruck toujours pas officiellement disponible en Europe en raison de problèmes réglementaires, sa présence en Tchétchénie n’ajoute qu’à ce mystère.
La logistique d’utilisation d’un Cybertruck dans une zone de combat semble également impraticable. L’autonomie du camion de 280 miles nécessiterait des recharges fréquentes, mais il n’y a pas de stations Supercharger en Ukraine orientale ou en Russie. Recharger la batterie de 123 kWh par des moyens conventionnels pourrait prendre plus d’une journée, ce qui le rend inadapté à un usage militaire.
Les internautes ont appelé Tesla à désactiver le véhicule à distance, tandis que d’autres ont suggéré que le constructeur automobile pourrait utiliser les capacités de suivi du camion pour recueillir des informations. Cependant, Tesla est resté silencieux sur la question, et l’avenir du véhicule demeure incertain.
Les affirmations de Kadyrov concernant le déploiement du Cybertruck en Ukraine relèvent peut-être davantage de la propagande que de la praticité. Les limitations du véhicule dans des conditions tout-terrain, combinées à l’absence d’infrastructure de recharge, rendent peu probable son utilisation en tant qu’actif militaire efficace. Néanmoins, le spectacle d’un Tesla Cybertruck équipé d’une mitrailleuse en Tchétchénie est un autre chapitre étrange dans le drame géopolitique en cours.